Émotion, mouvement dans les Arts de Combat

Quelles places les émotions ont elles dans la pratique des Arts de Combat ?
Avant de développer ce point il convient de préciser de quoi l’on parle…donc de faire un retour sur le premier sens de l’émotion.
Le mot émotion vient du latin motio = mouvement, e = qui vient de, et cette étymologie indique très exactement le sens de ce mot. L’émotion est en effet un  mouvement provoqué par une excitation extérieure.
Il nous faut donc, à mon sens, pour avoir, pour réaliser une « vraie » pratique acquérir la capacité à saisir ces émotions, ces mouvements.
Quel que soit le style pratiqué, Boxe Libre, Pugilat, Arts Martiaux, Danse…

Capturer l’esprit du mouvement.

Au préalable il nous faut définir quel type de personne je suis…
Tendance auditive, visuelle, kinesthésique ? Cela a son importance et chacun devrait chercher à le savoir afin de mieux appréhender sa pratique. À plus forte raison pour un enseignant qui ainsi serait plus à même d’affiner son enseignement selon le type de personne.

Partant de ce postulat comment capturer l’esprit du mouvement ?

Il est toujours regrettable, pour moi, de voir que la majorité des pratiquants ne font que prendre la forme de leur enseignant / maître / gourou / style…sans chercher à voir au delà du geste et du discours. Attitude qui est aussi entretenue par les dits enseignants / maître…mais après tout cela est de la responsabilité de chacun, le choix de vivre leur émotions ou de vivre celles des autres.

C’est une grande joie pour moi que de voir des élèves qui me suivent depuis des années avoir leur propres formes et sens du mouvement.

Dés que l’on peut reconnaitre votre école, votre professeur dans vos mouvements ( donc ses émotions et non les vôtres ! )

cela signifie que l’on vous a formaté, moulé, qualifié et c’est bien dommage !

S’approprier l’émotion ne dépend donc que de vous, interrogez vous, remettez en question ce que vous voyez, testez, mais soyez aussi vigilant avec les mots qui peuvent vite devenir des maux car c’est toujours à travers un prisme personnel que ceux ci sont compris…

Mais surtout s’observer, être conscient de son corps, de son positionnement, de ses gestes, analyser ses propres réactions et…émotions.

 

Particularités

Comment lors de la présence d’un handicap je peux capter ces émotions ( rappel l’émotion est un mouvement ) ?

Ceux qui me connaissent savent que je suis  « un poil sourd », donc parfois suivre mon enseignement c’est comme être avec le professeur Tournesol !!! Ça met de l’ambiance…

Il m’a donc fallu développer d’autres capacités, des sens, des sensibilités différentes. Pas toujours évident mais au combien profitable à long terme ! En fait j’ai appliqué ce que disait Monsieur Kitaura lors d’un stage « il vous faut voler la technique » !

Il s’agit bien de ça, être à l’affut, saisir cet infime mouvement qui fait toute la différence entre un simple mimétisme et une appropriation de l’esprit du mouvement.

Petit écart, je précise que la « différence » malgré les beaux discours n’est pas acceptée. Comme je lis sur les lèvres j’ai bien retenu certains propos ( de loin ) de la part de pas mal d’experts, de maître pour qui l’effort à faire pour transmettre les « fatiguait » particulièrement…ce n’est pas grave en fait et cela ne fait que démontrer que milieu des Arts Martiaux est le royaume des masques.

Entrainer un sourd, un autiste et que sais je encore devrait être pour nous enseignant un beau challenge.

 

Vivre de façon personnelle ses propres émotions devrait être le but de chaque pratiquant. Être libre de construire sa propre Voie, sa propre pratique doit être le but de chaque pratiquant.

Permettre à chacun en tant qu’enseignant d’exprimer ses propres émotions doit être le but de tout enseignement !

Jean Philippe Lagarde Pelissier

 

 

About the Author

Fondateur de GENTLEMAN BOXING, Jean Philippe Lagarde Pelissier est enseignant en Art de Combat, préparateur Physique, entraineur et Formateur Kettlebell et adepte du Surya Namaskar.

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